jeudi 8 avril 2010

Le Kirghizistan face à son destin.



Depuis le début de la semaine, les manifestations battent leur plein au Kirghizistan.Mais mercredi 7 avril, elles ont pris une tournure nouvelle dans ce petit pays d’Asie centrale de près de 5 000 000 d’habitants. En effet, les centaines de manifestants, opposants au pouvoir autoritaire et népotique du président Bakiev, ont déclaré avoir renversé le gouvernement à Bishkek, après avoir pris d’assaut le Parlement.

Les émeutes ont officiellement fait 47 morts ainsi que des centaines de victimes, et laissent place à un nouveau gouvernement formé autour de Roza Otunbaïeva. Kourmanbiek Bakiev, quant à lui, s’est enfuit, en avion, très probablement à Osh, la seconde ville du pays (au Sud).Ainsi, l’Histoire se répète.
Car, déjà, en 2005, lors de la « Révolution des Tulipes » c’est ce même Bakiev qui avait chassé l’ancien président Akaïev, accusé de népotisme et de corruption… Bakiev semblait progressivement depuis lors être atteint du même « syndrome » que son prédécesseur.
Le Parlement a pris feu. L’Etat d’urgence est décrété. Désormais, les kirghizes craignent la poursuite des violences, et les pillages se multiplient à Bishkek.D'aprés certaines sources, le ministre de l'Intérieur, Moldomoussa Kongantiev, aurait été tué.

Le contrôle ne semble pas encore être rétabli sur le pays. D’autant plus que l’on ne connaît pas encore la réaction de Bakiev. En se réfugiant à Osh, considéré comme son bastion au Sud du pays, peut être tentera-t-il de mener sa propre « guérilla » contre un nouveau gouvernement encore en manque de repères. Si tel est le cas, cela provoquerait une scission entre le Nord (Bishkek) et le Sud (Osh), dans ce pays à l’équilibre déjà fragile.

A.Malet

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Article assez pertinent.
Il semblerait que Bakiev se soit réfugié à Jalalabad (près de Osh) et tente de rassembler ses partisans.
Il n'a pas démissionné, et est donc toujours le président du pays. Et c'est là que le problème se pose: on a d'un côté un président légal, mais n'ayant plus le soutient de la majorité de la population kirghize. Et de l'autre un gouvernement provisoire légitime.
Si ce gouvernement n'arrive pas à affirmer son pouvoir sur la région de Osh, au sud du pays, une scission (officieuse) du Kirghizistan n'est pas à exclure.
Même si Bakiev semble vraiment attaché au pouvoir, je ne vois pas le pays dériver vers une guerre civile Nord/Sud (déjà en proie à des tensions notamment inter-ethniques). Car Bakiev est loin de faire l'unanimité, et il a surtout perdu le soutient de l'armée. Enfin, les Russes viennent en aide au nouveau gouvernement (notamment pour contrer la position indécise des Etats Unis vis à vis des évènements...)
A bon entendeur...

Zapote a dit…

Une région toujours emprise aux influences exterieures sur des gouvernements locaux corrompus et illégitimes...Et c'est loin d'etre fini!